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Après deux albums salués par tous sortis chez Barclay/Universal, les quatre Kaolin sont arrivés chez AT(h)OME pour un troisième album qui flirte avec les émotions et les sons. Porté par l'imparable balade "Partons Vite", "Mélanger les couleurs", album à la fois pop et indie rock est désormais disque d'or.
Kaolin "Mélanger les Couleurs"
Peu importe la foi et fi des espérances. Dieu Merci, la vie selon Kaolin ne s’embarrasse guère des préjugés. Indescriptible, sans loi ni genre, si ce n’est le goût très sûr pour l’harmonie universelle, l’élégie galante et les plaisirs mélancoliques. A force d’observer depuis des lustres ses rares paradoxes, on pourrait écrire un livre sur l’habileté diabolique du quartet montluçonnais, les premières tentatives discographiques, de celles qui soulevaient déjà d’admirables voiles… bref, un ouvrage biographique racontant à chaque page les durs écueils, franchis avec une élégance et une facilité désarmantes.
Habile donc ? Un peu oui. Allez faisait luire des trésors d’écriture, incandescente et glacée, souffreteuse et puissamment lyrique, mise en boîte par Paul Corkett (Placebo, Cure…). La réponse aux hérauts pop des Cornouailles venait donc de là, sous nos pieds, de cette roche friable et réfractaire... Une major, des espoirs, des joies et des peines dessinaient déjà le vrai Kaolin. Brillant et vitrifié, De Retour Dans Nos Criques se fait entièrement modeler à la main par Damien Bertrand, co-producteur au plus près des préoccupations du groupe, et fignoler par Dave Fridmann, sorcier personnel des Mercury Rev, Flaming Lips, Sparklehorse… Galette de rois. Kaolin y vire au rouge, gorgé de guitares abruptes et de rythmes envoûtants, porté par une voix jamais fendillée.
Après la ruée vers l’or ? Du silence. Du calme.
Et une lumière, celle d’un Manset, celle d’un Dylan, oui, d’un Dylan (Partons vite (si tu veux bien), devoir d’école), celle d’un Teenage Fan Club, d’un Neil Young, ouvertement salué ici et là… A vivre toujours dans le rêve, les ombres se dissipent. Exit Barclay, bonjour At(h)ome et Strictly Confidential, nouvelle garde rapprochée du groupe, la bien-nommée indépendance, enfin.
L’air est frais et s’engouffre, lave et balaie au cœur des esprits, longtemps confinés à une seule vocation. Dans le havre de l’Hacienda, Philippe Balzé a brillamment capté l’essence même des Kaolin, cette illumination révélée par Edith Fambuena (les Valentins, Daho, Bashung, Pauline Croze… l’amour, toujours), productrice juste et d’une évidente pertinence. Les voix se creusent et s’aèrent d’un trait, pour chanter les amours acides et les innombrables vies du monde.
Le groupe va bien, merci. Marque de fabrique somptueuse, les guitares défient la pesanteur à bord d’aéronefs mythiques (Fais semblant), caressent de merveilleuses ballades. Toujours inégalée en ces tristes heures de moines copistes, la plume est tout aussi joueuse, tout aussi gracieuse, un rien moqueuse et souvent sur le fil, histoire de dérouter l’habitué.
Légèreté. Souplesse. Luminosité éclatante. Tout ici respire l’essentiel d’un groupe enfin serein, dont l’œuvre s’approche toujours plus d’une huile parfaite, quand la lumière se joue des dimensions. Il restait à donner une chair à ces matières frémissantes. En Suisse, Philippe Weiss (Ntm, Truffaz, Diams…) a couvert la toile de vibrations organiques, un traitement respectueux de l’engagement extrême du groupe, de sa volonté tenace de dévoiler ses quatre vérités. Les rythmiques volent de basses en basses, chansons portées en procession par un groupe puissant en état de grâce, un travail d’orfèvre puisé aux vertus du hip-hop.
25 septembre. Mélanger les Couleurs. Jamais Kaolin ne s’est approché aussi près de Kaolin.
Kaolin - Je reviens
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Kaolin
"Mélanger les couleurs"
AT(h)OME - 2006
disponible en édition standard
disponible en édition limitée CD + DVD
« Le disque tend ses guitares sèches et électriques sur une pop rock traduisant dans ses flux et reflux des sérieuses de faire la route. »
LIBERATION
« L’efficacité sèche plusieurs chansons évoquera parfois Louise Attaque, sans que la personnalité de Kaolin ne cesse de s’affirmer. (...) Dans Mélanger les couleurs, on retrouve souvent une tension, un goût de l’hypnose électrique hérités de leurs jeunes années ».
LE MONDE
« Alors, quand certains réussissent, à l’image de ce quartet de Montluçon aux refrains enchantés, aux textes mélodieux, aux chœurs superbes et aux guitares succulentes, on prend un sacrée plaisir »
Telerama Sortir
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